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Extraits d'interviews

Publié le par olivier

Extraits d'interviews

Sur la réaction de ses parents à ses débuts:

"Ils ont ri lorsque j'ai dit que j'allais me mettre en avant et chanter parce que j'étais si timide. Quand j'ai commencé, j'avais pour habitude de me cacher derrière les amplis et de garder les yeux fermés. Mais je savais que je pouvais chanter."

Sur le mode de vie des stars du Rock:

"La première fois que j'ai côtoyé ces grands groupes, dans les années 60, je n'en revenais pas de la façon dont ils se comportaient. Dégoûtant. Absolument dégoûtant."

"J'aimais la musique mais les excès du Rock and Roll ne m'ont jamais attiré. Je ne voyais pas l'intérêt de se montrer devant plein de gens lorsque l'on avait pas, au moins, les idées claires."

"Que ce que je fais ne soit pas outrancier ne me préoccupe pas. Je ne veux pas être lourd."

"A l'égard du public, je ne peux pas imaginer une attitude autre qu'optimiste et positive. Et si cela inclut des choses aussi démodées que la sentimentalité, et bien, je peux me le permettre."

Sur son appétit musical:

"Je pense que cela vient de n'avoir pratiquement pas eu d'autre moyen de divertissement lorsque j'ai grandi à Malte. Jusqu'à l'âge de 12 ans, nous n'avions pas la télé ou le cinéma, et mes parents et leurs amis expatriés étaient tous fans de musique et enregistraient des choses à partir de la Radio des Forces Armées Américaines ou de disques en vinyle importés. Après, ils échangeaient tous des cassettes et ils faisaient la fête entre eux. La plupart des nuits, je m'endormais en écoutant une grande variété de la musique la plus branchée"

Sur ses lieux de résidence (NYC, Bahamas, Lugano):

"Avant de partir pour les Bahamas, je vivais à New-York. Le rythme était tellement fou que j'écrivais dix chansons en un an. Je suis parti aux Bahamas et là, j'en ai écrites dix en dix jours. Alors, je me suis dit qu'il fallait que je fuis la folie infernale de New-York. Voilà pourquoi je suis allé m'installer aux Bahamas. Mais, ensuite, les choses se sont un peu gâtées. Les sept premières années furent idylliques. Ensuite, un studio d'enregistrement est venu s'installer là-bas et tout est parti en eau de boudin avec la drogue, la violence... Après, il y a eu le problème de mes enfants qui grandissaient et qui devaient changer d'école. Je me suis souvenu avoir parcouru l'Italie et la Suisse quand j'étais avec mon premier groupe et m'être dit : peut-être qu'un jour..."

"Mon sentiment est que, si vous vivez dans une ville, une grande partie de ce que vous entendez et voyez est prédigéré. Vous avez la scène londonienne ou la scène newyorkaise ou la scène de Los Angeles. En vivant en dehors d'une métropole, les choses viennent de partout. Il n'y pas de filtre à ce que vous entendez. Cela veut aussi dire que je peux me concentrer sur ce qui est le plus important: inventer de nouvelles chansons à chanter, sans avoir à me créer une discipline pour ne pas aller tout le temps à des soirées ou au cinéma. C'est paisible. Je peux me reposer. Notamment du fait que je passe la majeure partie de mon temps à voyager à travers le monde. Quand c'est fini, afin d'évaluer ce que j'ai fait et où je vais, j'ai besoin de pouvoir décrocher."

Sur la façon dont les chansons viennent à lui:

"Ecrire est la chose la plus difficile. Chaque chanson que j'ai écrite a été un vrai travail. La musique que je fais a toujours été conçue pour créer une ambiance."

"C'est une question de patience, de calme et d'écoute. Parfois, elles me réveillent au milieu de la nuit et je les entend juste dans ma tête, comme Addicted To Love. J'ai tout entendu: les arrangements, pas les paroles. Comme j'étais à moitié endormi, j'ai seulement laissé une note dans mon dictaphone. Je l'ai repassée le jour suivant et c'était: Ouaouh, je tiens quelque chose, là!."

"Habituellement, je travaille de la façon suivante: j'enregistre des tas de rythmes sur mon magnétophone et si l'un d'eux se démarque quand je le rejoue, j'en fais une chanson." 

"Il n'y a pas de règles pour faire de la musique. A partir du moment où vous pensez qu'il y a des règles, c'est la fin. Cela n'est plus amusant." 

"Je veux faire de la musique qui fait bouger les gens et qui a une mélodie intéressante. C'est aussi simple que cela."

Sur ses influences internationales:

"Je puise des influences qui viennent de tous les horizons. Je suis une espèce d'aimant musical. On veut toujours savoir si cela m'intéresse de produire ou de reprendre tel ou tel morceau. Chaque fois que je rentre de voyage, mon bureau déborde de propositions. J'écoute toutes sortes de musique du monde entier. Mes connaissances musicales ne reposent pas sur des radios locales mais sur les ondes internationales."

"Ce que je fais est l'équivalent musical d'un collage. J'ai, par exemple, travaillé entre 1970 et 72 ou 73 avec deux musiciens nigérians qui m'ont amené au coeur de la sensibilité des rythmes africains. Et puis, bien sûr, j'ai été exposé à toutes ces choses caribéennes et de la Nouvelle-Orléans."

Sur son éclectisme:

"Il n'y a pas de continuité dans mon travail. Mais, grâce à cela, je ne me suis pas retrouvé coincé dans un style, au moins." 

"Je suppose que j'aime la diversité. Cela reflète mes propres habitudes d'écoute. Après trois ou quatre chansons de Nat King Cole, j'ai envie d'entendre Aerosmith, et après de la Bossa Nova. Comme je ne suis pas dans un groupe, je peux rechercher la musique appropriée à la chanson que je suis en train d'écrire. Je ne suis pas obligé de sonner comme les Rolling Stones sur chaque disque." 

"Les gens qui ont le plus de préjugés à l'encontre de la musique sont les musiciens: "Je n'écoute que du jazz" ou "Je n'écoute que de l'opéra". Je me souviens avoir passé du ZZ Top à John Taylor, le bassiste de Duran Duran. Il a dit: "Tu n'écoutes pas ça, quand même?" Et j'ai dit: "Qu'est-ce que tu veux dire? Essaie un peu!" Maintenant, c'est un grand fan de ZZ Top." 

"Je ne veux pas me préoccuper de penser, "Est-ce que cela va être tendance?" ou "Est-ce que mes amis musiciens vont aimer cela?" Ce que j'essaie de faire, c'est communiquer diverses émotions... Plutôt que d'entrer dans une routine, je préférerais encore être agent immobilier. Je veux faire quelque chose qui me motive et qui motive les musiciens, de sorte que ce que vous avez enregistré peut être quelque chose que vous n'avez jamais entendu auparavant." 

"Je préférerais creuser un fossé plutôt que de faire la même chose tout le temps." 

"Je veux essayer tout ce qui marchera avec ma voix. Cela exclut le Rap et la Country mais laisse la porte grande ouverte à plein d'autres choses."

"En fait, j'ai collaboré avec UB40 sur une chanson de Randy Travis qui s'appelle On The Other Hand. Mais, en règle générale, j'ai tendance à trouver les paroles des chansons Country plutôt moralisatrices et larmoyantes. Et comme je n'incline pas à une telle attitude, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Ceci dit, je pense vraiment que Randy Travis est formidable."

Sur le clip vidéo d'Addicted To Love:

"Je ne vais pas y attacher une importance inappropiée parce qu'à l'époque, cela n'a rien représenté."

"Je n'y ai pas été pour grand chose. Je me suis juste pointé et j'ai mimé les paroles pendant 15 minutes."

"Oui, cela a fait de moi une icône de la vidéo. Mais c'est mieux que d'être célèbre pour son addiction à la drogue."

"Je ne suis guère interrogé sur la musique. En revanche, je suis quotidiennement interrogé sur la vidéo d'Addicted To Love et sur mes costumes."

Sur le succès:

"Je ne suis pas une star de cinéma ou une rock star ou autre chose. Je suis un chanteur, quelqu'un qui fait de la musique."

"Je ne veux pas être célèbre pour être célèbre. Si je suis célèbre pour ma musique, parce que les gens l'aiment et l'achètent, c'est bien."

"Les gens ne savent pas quoi écrire sur moi parce que je ne fais que travailler. J'ai vendu beaucoup de disques et je peux encore marcher dans la rue en Angleterre avec peu de gens qui me reconnaissent."

"Je n'ai aucune peur du succès, et je n'ai aucune peur de l'échec."

"Quand j'ai du succès avec des chansons, c'est, soit une surprise, soit un hasard. Je ne comprends pas pourquoi une chanson va avoir du succès et une autre non. Mais, bien évidemment, je suis très content quand elles en ont; je veux communiquer avec un maximum de gens..."

"Je pense juste que c'est formidable de pouvoir remplir un CD de chansons que la plupart des gens ont entendues et qui ont été dans le top 10."

"Je n'ai jamais pensé au public. Si l'on pense au public, on ne fait pas de la musique; on fait un produit. Pour quelqu'un que se dit musicien, s'assoir et examiner des analyses de marché est, selon moi, vulgaire. La musique, c'est la magie, l'instinct."

"Je pense que la seule façon de réussir est de se mettre en danger et de faire quelque chose qui vient du coeur. Le tout est d'utiliser la musique pour s'exprimer, de continuer à rechercher l'inspiration et de prendre des risques. Je peux apprécier les apports de la production et des musiciens, et de ceci et de cela, mais si il n'y a pas d'âme là dedans, cela n'a pas grand intérêt." 

Sur The Power Station:

"Quand ils m'ont appelé, ils avaient quatre morceaux. J'étais en plein dans mon album solo. Ils m'ont envoyé une cassette du titre que John voulait que je fasse. J'ai réservé un vol pour le soir même. J'ai emporté la cassette avec moi et j'ai écrit les paroles de la chanson dans l'avion. J'ai pris un taxi de l'aéroport au studio; je savais que les sessions commençaient à 8 heures du soir. Je suis entré et j'ai dit "Ça donne à peu près ça."  Ils ont flippé. On l'a joué et ça a collé. Il y avait un producteur que je n'avais jamais rencontré et un batteur que j'avais uniquement entendu sur des disques. On a écouté la bande; ça marchait parfaitement. Alors, on a commencé à penser sérieusement à la chose..."

"On enregistrait dans un studio new-yorkais très connu appelé The Power Station. Voilà qu’un journaliste nous intercepte devant la porte du studio, John Taylor, le bassiste de Duran Duran, et moi, et nous demande ce qu’on y fait. On lui répond simplement : « nous travaillions au Power Station ». Et, dans le journal, c’est devenu « Ils travaillent pour un groupe qui s’appelle Power Station ». Comme c’était plutôt bien, nous n’avons pas rectifié."

"Nous savions que c'était écrit. C'était comme: tu cherches un public pop jeune et ces types (John Taylor et Andy Taylor) veulent de la crédibilité."

"Un journal espagnol a écrit une fois que j'avais rejoint le Power Station pour l'argent. Etant donné que je n'ai toujours pas été payé pour mon travail avec eux, je trouve ça hilarant !"

"Ça tournait au délire. Je ne suis pas rigide mais j’aime faire les choses que j’entreprends avec sérieux. Et là, l’ambiance était vraiment trop «rock & roll». J’ai donc préféré m’éloigner. Si tu veux un exemple, pour une tournée de 10 concerts, le budget consacré à l’habillement dépassait les 25.000 dollars. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec ce cirque. Je ne m’y retrouvais plus."

Sur son goût des beaux vêtements:

"Je l'ai toujours eu. J'aimais même mon blazer et ma cravate d'écolier, une école navale à Malte. Ou peut-être ai-je été influencé par tous ces officiers de marine italiens qu'il y avait là-bas."

"Si j'ai toujours porté des costumes sur scène, c'est en hommage à ces musiciens que je révérais. Nat King Cole et Otis Redding ne s'affichaient pas en jeans et blouson de cuir, que je sache."

"Souvent, mon apparence est incongrue par rapport à la musique que je fais, mais je ne fais pas partie de ces gens qui sortent diner avec une amie puis sautent dans une limousine et se changent en jeans et T-shirt pour se produire. C'est idiot. J'aime m'habiller. Le glamour me manque."  

"Je crois que si mon image a pris cette importance, si on en a fait tout un plat, c’est parce les gens ont juxtaposé mon look et ma musique et qu’ils y ont vu une incompatibilité. Mais, tu sais, je ne suis pas quelqu’un d’extraverti, je n’aime pas attirer l’attention sur moi et, surtout, je n’aime pas l’idée qu’on puisse m’attribuer une façon de pensée en s’appuyant uniquement sur mon look, sur mon apparence. Qu’on me classe, disons, parmi les conservateurs, les classiques. Et je crains que ça n’ait été le cas, malheureusement. En fait, ce que les gens auraient dû trouver étrange, ce qui aurait dû les frapper, c’est que mon apparence soit toujours la même alors que je pratique des musiques si différentes."

Sur son premier disque:

"Mon premier disque était Otis Redding Sings Soul Ballads. Je l'ai acheté lorsque j'avais 15 ans."

Sur les trois disques qu'il sauverait si sa maison était en feu:

"The Legendary, Joao Gilberto; The Very Thought Of You, Nat King Cole; et une collection de Billie Holiday. Ils sont inusables. Je ne m'en lasse jamais."

Sur le futur de la musique:

"J'espère que les instruments synthétiques sauront mieux évoquer les émotions humaines. Il y a encore beaucoup de musique contemporaine qui ressemble à la page 2 du livre d'instruction."

"Je n'aime pas que la musique soit axée sur la compétition, le marketing, et soit vue comme un produit. Je crois qu'on devrait l'envisager avec plus de sentiments."    

"Les choses n'arrêtent pas de changer. Il n'y a pas de règles pour faire de la musique. Si vous imaginez qu'il y a des règles, c'est la fin. Il n'y a plus d'amusement."

Sur celle qu'il souhaiterait pour ses funérailles:   

"De préférence, Chance. C'est une de mes chansons."    

Sur la mort:  

" Les seules choses en lesquelles je crois sont la naissance et la mort, et entre les deux, il faut aller de l'avant"

"Dans ma prochaine incarnation, je veux devenir un dauphin."

 

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